CONAKRY – Sur le terrain, la Guinée est éliminée de la Coupe d’Afrique des Nations 2025 dont la compétition démarre fin décembre. Toutefois, elle garde encore un petit espoir de voir son équipe au Maroc : Son dernier recours, introduit par sa fédération contre la Tanzanie, sera examiné par le Tribunal arbitral du sport (TAS) le 17 novembre 2025 à Lausanne.
Dans cet entretien exclusif accordé à Africaguinee.com, le ministre guinéen des Sports Kéamou Bogola Haba, parle des chances de victoire de la Féguifoot et exprime ses attentes vis-à-vis de cet ultime recours qui promet un scénario inédit.
AFRICAGUINEE.COM : Le tribunal arbitral du sport va examiner le 17 novembre le recours de la Guinée contre la Tanzanie dans le cadre des éliminatoires de la CAN 2025. Dans quel état d’esprit attendez-vous cette audience ?
KEAMOU BOGOLA HABA : Comme au début de cette affaire, la position de l’État guinéen est claire. Nos attentes sont grandes. Et cela relève non seulement de la fierté, mais aussi de la grandeur de notre pays. Une nation doit être capable de défendre ses intérêts, quelles que soient les circonstances. Dans ce dossier, les intérêts de l’État guinéen ont été bafoués. Tout le monde l’a vu, même les non-sportifs. Le numéro du joueur tanzanien qui est entré en jeu lors du match que le Syli a disputé contre eux le 19 novembre 2024, comptant pour les éliminatoires de la CAN 2025, ne figurait pas sur la feuille de match.
Depuis lors, je crois que chacun souhaite que justice soit faite. C’est pourquoi l’État guinéen appuie la Fédération de football. Nous les avons soutenus, d’abord en première instance au niveau de la CAF, puis lors du recours également devant la CAF.
Et dès l’instant où l’Association nationale a décidé de porter l’affaire devant le Tribunal arbitral du sport, évidemment, l’État guinéen n’est pas resté en retrait. L’État guinéen les a encouragés et accompagnés.
Quelles sont vos principales attentes ?
Nos attentes sont grandes. Nous voulons que la justice sportive soit rendue, non seulement pour la Guinée, mais aussi pour toute l’Afrique, afin que nos compétitions gagnent davantage en crédibilité. Parce qu’en agissant ainsi, la CAF, la FIFA et la famille du sport montreront que ce n’est pas une question d’intérêt. Quelle que soit la nation, chacun peut être sanctionné, et c’est extrêmement important.
La Guinée a longtemps été sanctionnée et, dans des dossiers similaires, nous n’avions pas toujours eu le courage d’aller jusqu’au bout. Mais cette fois-ci, c’est grâce à la volonté du Président de la République, qui montre une fois de plus que notre nation n’est pas une petite nation et que les intérêts de la Guinée priment avant tout. Je crois que le recours que nous avons introduit finira par porter ses fruits.
Nous encourageons le peuple guinéen à continuer de soutenir cette procédure, surtout les médias. Nous demandons à tous les médias de notre pays de s’intéresser à cette affaire, car elle servira d’exemple et d’essor pour chacun d’entre nous : les joueurs, l’encadrement, les avocats et tous ceux qui s’intéressent à la justice sportive. Il est important que tous les acteurs s’impliquent dans ce dossier, car nous comptons sur vous. Et nous pensons que ce dernier recours sera le bon.
A votre avis, la Guinée pourrait-elle sortir victorieuse de cette bataille ?
Nous avons toujours cru à cela depuis le premier jour. Sinon, la Guinée n’aurait pas poursuivi la procédure. Nous croyons fermement que la justice sera faite. Le dossier est béton, comme vous l’avez vu avec la déclaration de la Fédération guinéenne de football. Nos avocats et nos témoins sont également solides.
Évidemment, les joueurs, les entraîneurs et tous ceux qui ont assisté à la rencontre en tant que témoins ont constaté les faits. C’est clair, ils l’ont vu. Tout le monde reconnaît qu’il y a eu faute. Et même au niveau de la CAF (Confédération africaine de football), je crois que les juges n’ont pas déclaré que la réclamation n’était pas fondée, parce que c’est évident.
Pour certains, cela n’aurait pas eu d’impact sur le résultat, ce qui n’est pas le cas à notre avis. Tout le monde l’a vu : les plans ont complètement changé. Pour nous, cela a bel et bien influencé le cours du match. Et dès lors que c’est fondé, la conséquence devrait tomber — conformément aux textes qui régissent l’organisation de ce tournoi et qui sont largement partagés par tous.
Pour vous, la décision devrait donc être une qualification de la Guinée ?
Les textes sont clairs. Ce n’est pas moi qui décide. La peine est déjà prévue par les règlements. Pour nous, la Guinée devrait forcément se qualifier. Ce n’est pas moi qui interprète les textes, ce n’est pas nous qui les avons rédigés. Les textes sont clairs : la Guinée devrait se qualifier automatiquement.
Êtes-vous confiant ?
C’est pour cela que nous avons continué à soutenir notre association nationale. Si nous n’étions pas optimistes, nous n’aurions pas poursuivi la procédure. Nous l’avons fait pour le bien et la fierté de notre nation, et aussi pour montrer qu’on ne doit pas être lésé sous prétexte qu’on n’est pas pays organisateur ou qu’on n’a pas de compétition en cours.
Pour nous, c’est clair : il faut appliquer la loi du sport. Nous sommes conscients et nous croyons en cette cause. C’est pourquoi nous soutenons la Fédération guinéenne de football depuis le début, non seulement dans les actes, mais aussi dans la communication.
Cette démarche montre une fois de plus que les autorités sont derrière, qu’elles encouragent et soutiennent cette procédure. Nous croyons fermement que la victoire sera de notre côté. Cela devra être célébré après le 17 novembre 2025. C’est notre vœu le plus ardent, et nous croyons que cela arrivera, parce que la justice et la loi doivent être appliquées dans toute leur rigueur.
Dossier à suivre !
Entretien réalisé par Siddy Koundara Diallo
Pour Africaguinee.com
Créé le 1 novembre 2025 10:28
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