
À quelques jours des deux rencontres amicales que la Guinée doit disputer face au Togo et au Niger, respectivement les 15 et 18 novembre prochains à Casablanca (Maroc), le sélectionneur national, Paulo Duarte, a animé une conférence de presse ce mardi 4 novembre 2025 à Conakry.
Au cours de cette rencontre avec les médias, le technicien portugais a dévoilé une liste de 25 joueurs convoqués pour ces confrontations, tout en répondant à plusieurs questions relatives à ses choix et à ses habitudes en marge des matchs du Syli national, a constaté Guineematin.com à travers un de ses reporters.
Interrogé sur le nombre restreint de joueurs issus du championnat guinéen, alors qu’il avait précédemment promis de favoriser les talents locaux, Paulo Duarte a apporté des précisions.
« Premièrement, j’ai invité trois joueurs locaux, en dehors de Bachir, qui est local, et d’Alassane également. Donc, au total, cela fait cinq joueurs locaux. Parmi eux, j’ai invité le gardien Mory et un autre jeune, Mohamed Milan, qui s’est blessé cette semaine, un petit de 18 ans. Il y en a encore un autre dont j’ai oublié le nom, qui s’est également blessé. J’ai regardé trois matchs de championnat, mais ce n’est pas en trois matchs que je peux faire un choix définitif. Le championnat vient juste de démarrer. Ce dimanche, il y aura encore un match ; je ne peux pas tout voir d’un coup. Chaque week-end, je regarde un match : un le samedi, un le dimanche. Donc, pour le moment, j’ai observé trois matchs de championnat. C’est difficile de juger sur si peu de rencontres, mais j’ai quand même sélectionné des joueurs locaux. J’ai d’ailleurs regardé deux fois la même équipe, ce qui m’a permis d’évaluer un peu mieux la qualité des joueurs. Par exemple, lors du deuxième match, le gardien Mori, que j’ai invité, n’a pas joué. Franchement, pour être honnête, en début de saison, les joueurs sont encore en phase de préparation, ils sont fatigués et la qualité du jeu n’est pas encore optimale. Mais j’ai trouvé que le niveau de jeu, pour un début de saison, est déjà très intéressant. Les joueurs sont compétitifs. J’ai vu, par exemple, l’équipe de la Renaissance : très agressive, très compétitive, et c’est ça, le football, compétitivité, agressivité, mais aussi qualité. J’ai encore du temps. Si j’avais 15 ou 20 jours de plus, j’aurais pu suivre 10, 12, voire 14 matchs. À ce moment-là , j’aurais une meilleure vision de la qualité et des capacités des joueurs locaux. Pour l’instant, c’est une question de temps, et je ne peux pas le changer. »
explique Paulo Duarte.
Le sélectionneur a ainsi justifié ses choix par un manque de temps et le démarrage récent du championnat national, tout en promettant de poursuivre son observation des joueurs évoluant en Guinée.
À la question insolite mais récurrente sur son choix vestimentaire, la chemise blanche qu’il porte souvent lors des matchs, Paulo Duarte a répondu avec humour.
« Ah, la chemise blanche ! Je peux être en blanc comme en noir, pour moi, ce n’est pas important. Mais c’est une bonne question ! C’est vrai que, dans toute ma carrière, surtout en Afrique, on m’a toujours vu en chemise blanche. Oui, c’est vrai, je suis blanc, mais je suis aussi un peu noir maintenant ! Donc, chemise ou pas chemise, blanc ou noir, ce n’est pas important. L’essentiel, c’est de gagner ! », soutient-il.
Une réponse légère qui a suscité des sourires dans la salle, illustrant la bonne humeur du technicien portugais avant ces deux matchs de préparation.
Alors que la Guinée serait, selon les dernières estimations, à 88 % de chances de se qualifier pour la prochaine Coupe d’Afrique des Nations (CAN) au Maroc, le sélectionneur s’est voulu prudent, tout en expliquant sa méthode de travail et sa présence continue en Guinée.
« Je passe environ 20 jours sur 30 chaque mois en Guinée. Donc, j’ai le temps d’observer le championnat. Et quand je pars en Europe, ce n’est jamais pour trois ou quatre mois. C’est plutôt l’inverse : j’y vais pour 10 ou 15 jours maximum, pour un tour d’observation. Quand je termine, je reviens ici, comme d’habitude. Tout cela est parfaitement faisable. Un tour dure une à deux semaines, puis un mois ou un mois et demi plus tard, j’en fais un autre. Il n’y a aucun problème. Je suis là . Le seul moment où je ne suis pas là , c’est quand je n’ai pas de travail. Quand je travaille, j’adore ce que je fais. Donc oui, c’est possible. Concernant la qualification : nous allons attendre. C’est une décision qui ne dépend pas de nous. Tout le peuple de Guinée est attentif, tout le peuple souhaite une issue favorable pour la République de Guinée. Nous aussi, nous attendons cette décision. Mais, qualifiés ou pas, les problèmes restent les mêmes. Nous avons beaucoup de blessés, comme vous le savez. Par exemple, notre gardien Moussa, qui joue au Zimbabwe, va être opéré dans dix jours. Cela veut dire qu’il sera absent pendant environ un mois. Si nous allons à la CAN, il sera difficilement disponible. Peut-être qu’on pourra le récupérer en cours de compétition, mais rien n’est sûr. Nous avons aussi Mouctar Diakhaby, blessé, et d’autres joueurs encore. Ces problèmes, il faudra les gérer du mieux possible. Ce n’est pas parce qu’on va à la CAN que tout changera. Si on se qualifie, ce sera une grande satisfaction, une grande motivation. Mais les difficultés resteront. Certains joueurs qui ont refusé de venir ne reviendront peut-être pas, d’autres oui. Ce n’est pas le plus grand problème. Le plus important, c’est d’attendre la décision de la FIFA avec calme, curiosité et détermination. »
a conseillé le technicien portugais.
En somme, Paulo Duarte s’est montré confiant mais lucide, conscient des défis physiques et organisationnels que le Syli national doit relever, tout en réaffirmant son engagement à suivre de près le football local et à bâtir une équipe compétitive, tournée vers la performance et la stabilité.
Mamadou Laafa Sow pour Guineematin.com
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