
Mamadi Camara, ancien ministre de l’Économie et des Finances du régime Alpha Condé, devait compacter à l’audience de ce lundi à la CRIEF. Mais, l’affaire a, encore une fois, été renvoyée, cette fois au 15 décembre 2025, faute de disponibilité du rapport de la contre-expertise, pourtant attendue depuis plusieurs mois, a constaté un reporter de Guineematin.com qui est à la Cour de Répression des Infractions Economiques et Financières (CRIEF).
Ce 20 octobre 2025, les différentes parties ont reconnu devant la chambre de jugement de la CRIEF que le cabinet GRANT THORNTON, désigné pour réaliser la contre-expertise depuis le 14 avril 2025, n’a toujours pas pu commencer le travail. Raison évoquée : le cabinet n’a pas encore reçu ni le fond du dossier, ni le paiement de ses honoraires.
Une situation qui commence à agacer les observateurs du procès, d’autant plus que ce n’est pas la première fois que l’affaire est renvoyée pour ce même motif. « Rien ne rassure aujourd’hui que le rapport sera déposé de sitôt », confie une source proche du dossier.
Le ministère public, pour sa part, campe sur sa position : c’est au prévenu de régler les honoraires du cabinet. Une affirmation que ne contestent pas formellement les avocats de la défense, Me Lanciné Sylla et Me Aboubacar Sidiki Camara, qui affirment toutefois attendre une proposition écrite de la part du cabinet avant toute décision allant dans ce sens.
Face à ces lenteurs, le juge Yagouba Conté a rappelé au représentant du ministère public l’existence d’une décision déjà rendue et l’a invité à veiller à son exécution. Il lui a également été demandé de mettre le fond du dossier à la disposition du cabinet afin d’accélérer la production du rapport.
La contre-expertise a été demandée par les avocats de Mamadi Camara, qui estiment que le rapport provisoire établi par les inspecteurs viole les règles de procédure en matière d’expertise, notamment en ce qui concerne les droits de la défense.
Poursuivi pour des faits présumés de détournement de deniers publics, corruption, blanchiment d’argent et enrichissement illicite, l’ancien ministre espère que cette contre-expertise permettra de rééquilibrer le dossier et de lever les soupçons qui pèsent sur lui.
En attendant, le procès reste suspendu à la remise de ce rapport, devenu la clé de voûte d’une affaire où le procès peine à avancer.
Mamadou Laafa Sow pour Guineematin.com
Lire l’article original ici





