Dans une émission spéciale diffusée ce mercredi 16 avril 2025 sur Kaback TV, Aboubacar Dinah Sampil, président révoqué de la Fédération Guinéenne de Football (Féguifoot), s’est exprimé pour la première fois sur cette situation qui secoue le football guinéen. Un passage chargé d’explications détaillées, mais surtout d’un appel à la raison, dans un contexte où l’instance nationale du football traverse l’une de ses plus grandes crises institutionnelles.

Entre aveux d’erreurs, contestation de procédures et appel au dialogue, Bouba Sampil se pose en victime d’un acharnement, mais aussi en homme conscient des responsabilités qu’il n’a pas toujours su anticiper.

Il conteste sa revocation 

Le 8 avril dernier, une motion de révocation a été adoptée contre Aboubacar Dinah Sampil par des membres du Comité Exécutif (Comex), lors d’une réunion qu’il juge illégale. « Cette réunion n’était pas légale. J’avais reporté la date. Malgré cela, ils se sont réunis en toute irrégularité », a-t-il expliqué. Le président suspendu affirme avoir informé la FIFA et avoir pris des dispositions juridiques en sollicitant l’accompagnement d’un avocat assermenté basé en Suisse pour enregistrer tous les échanges.

Des statuts de la féguifoot flous

Critique envers les textes actuels de la Féguifoot, Bouba Sampil a dénoncé un flou juridique autour des notions de révocation et suspension : « Révoquer quelqu’un de façon provisoire, c’est une contradiction en soi. Une révocation est définitive. Le mot juste, c’est suspension », a-t-il martelé avec insistance.

Intervention du ministère des Sports dans la crise

Le ministre des Sports, par une lettre officielle, a suspendu l’agrément de la Féguifoot, rendant toutes les décisions prises depuis le 28 mars « caduques ». Une décision qui, selon M. Sampil, redonne toute sa légitimité à son poste. « Le ministre a éteint toute la démarche que nous préparions pour aller au TAS. Ce retrait d’agrément invalide tout ce qui s’est passé », a-t-il indiqué, se disant à la fois soulagé et préoccupé par l’ampleur de la crise.

Un mea culpa sur l’oubli administratif

Dans un moment de franchise touchant, le président Sampil a reconnu une erreur grave : celle d’avoir laissé expirer l’agrément sans s’en rendre compte. « Cela me ronge. On s’est focalisé sur des querelles internes, sur qui voyage, qui est nommé… On a oublié l’essentiel. C’est une faute que je ne me pardonne pas », a-t-il avoué.

Blessé mais encore lucide

Sur son visage, on lit la déception, mais aussi une détermination. « Je ne trahis pas, je ne fais pas de coups bas. J’ai été éduqué dans le respect des textes et des amitiés. J’ai toujours mis la loyauté au-dessus de tout », a-t-il confié. Il a réaffirmé son intention de continuer à travailler pour le bien du football guinéen. Et cela « tant que l’État me le permettra ».

Dans l’attente de la FIFA et du TAS

Le président Sampil compte toujours sur une mission de la FIFA pour faire la lumière sur les « imperfections statutaires » de la Fédération. En parallèle, une procédure au Tribunal Arbitral du Sport (TAS) pourrait être lancée en cas de poursuite de l’impasse. Selon lui, «l’intervention de la FIFA pourrait donner un dénouement heureux à cette situation».

Une réunion décisive ce jeudi avec le ministère des Sports

Le ministre des Sports a convoqué une réunion ce jeudi, à laquelle M. Sampil a confirmé sa présence : « Partout où l’État m’appelle, j’irai. Sans le ministère des Sports, il n’y a pas de football », a-t-il affirmé, appelant ses collègues du Comex à faire de même pour « ne pas envenimer la situation ».

La suite est attendue dès demain à l’issue de cette réunion … et probablement aussi dans les couloirs de la FIFA et du TAS.

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